Histoire

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Le terme “Fringe” (littéralement frange, bordure donc à la marge) est né en 1947 à Edimbourg en Ecosse, suite à la rébellion des artistes et militants locaux contre la rigidité des critères d’entrée au Festival International d’Edimbourg (Edinburgh International Festival), une vitrine théatrale protégée. Ce fut le début d’un des plus intéressants festivals de théâtre du monde.

Fier de réunir ce qui se faisait de mieux en matière de théâtre expérimental et artisanal, le festival Fringe était ouvert à toute formation. La démarche et le style étaient totalement nouveaux: n’hésitant pas à prendre des risques, fonctionnant avec un petit budget, expérimentale et farfelue, utilisant souvent des établissements inhabituels. Le phénomène Fringe se répandit de façon pandémique, non seulement dépassant le festival original, mais se multipliant à travers le monde. On dénombre actuellement 30 festivals sous ce nom.

Malheureusement ce festival international de théâtre, basé sur la débrouille et le fait-maison, est en voie de tomber sous la coupe d’intérêts commerciaux: l’Association Canadienne des Festivals Fringe ( Canadian Association of Fringe Festival ou CAFF) s’est approprié le mot “fringe” et a commencé à poser des limites à son utilisation par les artistes. Il maintenant courant de constater que des festivals intégrent de facon massive des intérêts commerciaux jusqu’à en endosser le nom des entreprises les parrainant et n’hésitant pas à demander aux artistes qu’ils sont censés soutenir des frais d’inscription allant de 400 à 600. Autrefois un festival populaire dédié à une création et un expression résistante, c’est aujourd’hui un produit coopté avec un programme commercial. Un FringeMD.

A l’été 2001, à Montréal, pour la première fois dans l’histoire du Fringe, une réalisation fut mise à la porte du festival. The Gazette, un titre appartenant à Can-WEST Global Publication, une des entreprises parrainant l’évènement, a littéralement expulsé du festival la pièce anti-autoritaire Car Stories. Un tentative espiègle pour faire payer l’entrée au critique théatral, suivi d’une critique satirique face à son refus de s’acquitter des droits d’entrée, déclenchèrent une chaîne de réactions troublantes. The Gazette menaça non seulement de retirer ses 15, 000 de parrainage mais cessa également de couvrir le festival dans ses pages. Car Stories fut sommé de vider les lieux le jour même. Le Festival Fringe de MontréalTM choisit son camps de façon prévisible, s’alignant derrière ses entreprises de parrainage. Désavouant son propre mandat, la CAFF(TM) se rangea du côté du Festival Fringe de Montréal(TM).

Depuis lors, des tentatives ont été lancées pour arrêter cette appropriation et commercialisation de notre culture, et remettre le fringe aux mains des artistes et de la communauté. Le festival Infringement, né de cette démarche en 2004, grandit aujourd’hui rapidement.

Rejoignez le festival Infringement et récupérez votre culture!!!